Le hérisson et la lune vol.2

2ème partie : Le vol du hérisson.

Pour apprendre à voler, il participa à un stage avec les jeunes oiseaux. Mais il avait beau battre ses petites pattes, il ne décollait pas d’un centimètre. Il lui fallait des ailes. Ce stage l’avait profondément marqué. Il avait des bleus et des bosses sur tout son corps et, pour une fois, il se sentait un peu découragé.

La prochaine pleine lune était loin et notre hérisson se remettait de ses blessures. Il gardait un peu espoir. Deux évènements allaient l’aider dans sa tentative.

D’abord une rencontre avec un être extraordinaire : Un écureuil capable de grimper très vite aux arbres, et surtout de voler, enfin, de planer, plus exactement. Le rongeur était muni d’une membrane entre les pattes arrière et avant. Il pouvait ainsi se lancer dans le vide, et planer jusqu’à un autre arbre. Un rongeur pouvait voler, il l’avait vu …

Alors qu’il admirait le vol de l’écureuil, il s’était avancé, pour ne rien rater du spectacle, sur une branche un peu fragile. La branche se brisa, il tomba sur le dos et se planta sur une feuille en forme de trapèze. Il eut un mal fou à se remettre sur ses pattes. La feuille était accrochée à ses épines, et le gênait pour se retourner.

Quand, enfin, il parvint à se remettre «sur pieds», il pensa à l’écureuil. il possédait maintenant un attribut qui devrait lui permettre de planer. Il grimpa sur un arbre assez haut, choisit une branche avancée, et prit pour cible un autre feuillu, à quelques dizaines de mètres. Il prit son élan, s’élança dans le vide et… plana…

Il rata son but et passa à côté de sa cible, mais atterrit un peu plus loin, en douceur. Il remonta sur un autre arbre et s’entraîna pendant de longues heures. Il arrivait, presque à tous les coups, à atteindre sa cible. Il arrêta quand la feuille, plantée au-dessus de lui était trop déchirée. Alors il l’ota et alla dormir…

Il passa une bonne nuit, peuplée de rêves merveilleux, dont il était le héros. Quand il se sentira prêt et que les conditions de pleine lune et de beau temps seront réunies, il s’élancera du plus grand arbre de la forêt…

Le grand jour arriva, le hêtre monumental allait être le témoin d’un évènement particulier… A la tombée de la nuit, le hérisson se munit d’une « aile volante » qu’il avait choisie avec soin et cueillie directement sur un arbre.

L’escalade avec son fardeau ralentit son ascension mais il arriva quand même à temps, avant le petit matin, avant l’aube et le lever du soleil. Il reprit longuement son souffle et examina la situation. La lune n’était pas très loin, à portée.

Alors, il s’élança dans le vide et plana de longues minutes. Il volait avec une habileté, acquise par des semaines de pratique. Sa cible était en vue et il se dirigeait vers elle. Mais plus il avançait, plus la lune s’éloignait. Il se posa sur le hêtre, un peu plus bas, remonta jusqu’à la cime et s’élança à nouveau vers l’astre de nuit, qui le fuit à nouveau…

Il comprit alors, qu’il ne pourra jamais décrocher la lune, qu’il lui faudra, pour toujours, la partager avec les autres. En attendant, il planait, au-dessus de la forêt, et cette sensation que le vol lui procurait, le rendait heureux. Dans cette forêt, les animaux sont parfois surprenant…

Fin

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