Le prince Téo, 2ème partie

C'est un nouveau jour, plus lumineux encore. Je suis là depuis un peu plus d'une demi-heure, assis sur le canapé. Je suis arrivé, le matin même, vers huit heures moins le quart. Murielle, la maman de mon petit prince, m'a passé le relais avant d'aller travailler.

Tout est silencieux et calme. Même "Solo", le chien le plus heureux que je connaisse, ne bronche pas. Il dort dans son coin et je ne devine sa présence que par les claquements de sa mâchoire solide, lorsqu'il rêve.

Les enfants dorment encore chacun dans leur chambre. Vers neuf heures et quart, le bruit d'une porte qui s'ouvre lentement, me fait lever les yeux de mon livre. Mon regard se tourne vers le fond du couloir. D'instinct, sans avoir vu laquelle des deux portes est en train de s'ouvrir, je sais que c'est mon Prince Téo! Dans la vraie vie, il n'est pas prince mais, ici, tout m'est permis! C'est moi qui décide et j'ai envie qu'il soit un prince.

Enfin après quelques secondes, qui me paraissent interminables, la porte s'est largement ouverte et la tête de mon Prince Téo, toute ensommeillée, apparaît, au fond du couloir. Il m'aperçoit et, de sa main droite, m'adresse un petit signe plein de douceur. Ce signe annonce quelque chose d'autre. Je m'empresse de le lui renvoyer, mais je ne bouge pas. Je reste là , assis sur ce bout de canapé, de peur de briser la magie de l'instant.

Le Prince Téo s'avance et s'arrête devant la porte des toilettes qui s'ouvre puis se referme car même les princes ont des besoins naturels à assouvir... Je m'empresse de replonger les yeux dans mon livre pour passer le temps car je ne veux pas languir cet instant ou mon Prince va me rejoindre.

Le Prince Téo ressort des toilettes et s'avance lentement vers moi, encore tout endormi. Je lève ma tête et je pose mon livre sur la table basse du salon. Je tends la main pour prendre celle de Téo. Il se laisse faire. Mon Prince Téo n'est pas farouche, il aime les gestes de tendresse.

A cet instant dont vous ne pouvez imaginer la magie, il me dit, de sa voix endormie, basse et douce : "Papy, je suis content de te voir!" Ces quelques mots d'un petit prince de sept ans, mon Prince Téo, ne sortiront plus jamais de mon esprit. Tout geste supplémentaire devient superflu et une immense lumière vient éclairer, définitivement, ma journée et ma vie!

Voilà. Il faut que ce soit ici sur ces impressions, que s'achève, temporairement, mon récit. Ainsi vous pouvez vous faire une petite idée de qui est mon Prince Téo. Une petite idée de ce qu'il représente pour moi.

Fin

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