Amelia Vol.2

Mexico, 2 novembre 1932 Crayon, carnet, boussole, carte et sandwich au thon. Le sac d’Amelia est prêt, il est temps pour elle de partir explorer les ruines aztèques de Tenochtitlan, l’ancienne capitale du Mexique, saccagée en 1521 par les conquistadors espagnols. Amelia n’a jamais été aussi excitée et terrifiée de sa vie, elle attendait ce jour avec impatience.

Et pour cause ! Le carnet découvert au cœur de la salle secrète de son grand-père, l’explorateur Murphy O’Neill, lui ouvre les portes d’un secret extraordinaire. A en croire les écrits de son ancêtre, les ruines aztèques de Tenochtitlan renfermeraient en leur sein un trésor à la valeur inestimable : le cactus sacré à l’origine de la fondation de la ville de Tenochtitlan et de la civilisation aztèque. D’après de nombreuses légendes, ce cactus immortel aurait la faculté de redonner une seconde jeunesse à quiconque le toucherait. Depuis des siècles, de nombreux explorateurs et collectionneurs essayaient de mettre la main dessus, sans succès.

Il était évident que Murphy O’Neill n’avait pas laissé son carnet ici par hasard. Son désir était que quelqu’un d’aussi courageux et curieux que lui reprenne ses étonnantes recherches. Qui d’autre que sa petite fille journaliste pour accomplir cette mission ? En découvrant ces notes, Amelia n’avait pas hésité une seule seconde à traverser l’Atlantique pour finir ce que son grand-père avait commencé. L’appel de l’aventure était trop fort, et elle voyait cela comme une formidable opportunité de faire décoller sa carrière de journaliste. Après tout, rien ne vend plus de papiers qu’une extraordinaire histoire d’exploration à l’autre bout du monde !

Cependant, la tâche ne s’annonce pas aussi simple que cela. Tenochtitlan est une ville insulaire, situé au milieu du lac Texcoco, à 2000 mètres d’altitude. L’atteindre est déjà une véritable épreuve en soit, à la fatigue du voyage s’ajoutant les nombreux dangers d’un tel périple. Et des péripéties, Amelia allait en vivre !

La première étape consistait à atteindre les environs de Tenochtitlan, à environ quatre heures de marche de Mexico. Amelia avait planifié l’itinéraire de son voyage à pied au centimètre près, elle avait tout tracé sur une carte. Aidée de sa boussole, Amelia parvient à atteindre le pied de Tenochtitlan sans le moindre encombre. Son périple commence de la meilleure des manières. Touchée par l’euphorie de son début de voyage réussie, Amelia ne prend pas la peine de se reposer de ses quatre heures de marche en plein soleil et commence directement à grimper la montagne en haut de laquelle se situe le lac Texcoco.

La manœuvre est extrêmement risquée, Amelia n’a jamais escaladé un sommet de sa vie. Le mont n’est pas si pentu que cela, mais il n’en reste pas moins dangereux pour quelqu’un qui découvre la discipline. Amelia est consciente de la difficulté et du danger potentiel de la situation : elle grimpe le mont prudemment, pesant chacun de ses gestes, le moindre faux mouvement pouvant se révéler fatal. Amelia parvient à grimper la première moitié de la montagne sans difficulté. Cependant, la fatigue commence à l’envahir et elle commence à regretter les heures de marche et d’escalade qu’elle a enchainé sans repos.

Mais Amelia ne veut pas s’arrêter si près du but, elle sent qu’elle est très proche de son objectif. Elle continue à escalader, fatiguée mais plus motivée que jamais. Chacune de ses prises est plus sûre et plus acharnée que la précédente. Amelia grimpe la deuxième partie de la montagne encore plus rapidement que les mille premiers mètres, son escalade devient mécanique, ce n’est même plus un effort pour elle. Tenochtitlan est la seule chose qu’elle ait en tête. Elle ne se rend même pas compte qu’elle arrive au sommet de la montagne. Lorsqu’elle fournit son dernier effort pour se hisser sur le sommet du plateau, Amelia aperçoit l’île de Tenochtitlan au loin. Le bonheur la submerge.

Béate, la courageuse journaliste s’élance pour courir vers le lac Texcoco. Mais sa première foulée est mal assurée, et elle glisse sur un caillou. Amelia s’écroule et glisse à toute vitesse vers le bord de la falaise…

Fin

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