La nourriture dans le désert

Tout l'enthousiasme causé par la fuite hors d'Egypte était retombé. Les Israélites avaient vu pour la dernière fois leurs exploiteurs. Maintenant, ils allaient devoir s'habituer à un nouveau style de vie. Ils commencèrent à progresser lentement vers Canaan, le pays que Dieu leur avait promis.
Mais en peu de temps, ils commencèrent à détester les difficultés d'un tel voyage à travers le désert. Ils oublièrent bientôt le labeur et les coups qu'ils avaient dû supporter en Égypte et vinrent se plaindre à Moïse. 
« Pourquoi nous avoir amenés ici ? » se lamentaient-ils. « En Égypte, nous voulions. Maintenant nous mourons de faim. C'est de ta faute ! »

Moïse ne savait que leur répondre, mais Dieu lui dit : 
: « Je donnerai à manger au peuple », et il expliqua à Moïse comment cela se ferait. 
Moïse et Aaron rapportèrent au peuple le message de Dieu. 
« Quand vous vous plaignez de moi », dit Moïse, « c'est en réalité de 
Dieu que vous vous plaignez. C'est lui qui vous a fait sortir d'Égypte, et c'est lui qui vous donnera de la nourriture. Ce soir et demain matin, vous découvrirez comment il y parviendra. » 
Cette même nuit, des vols de cailles innombrables rasèrent les tentes en peau de chèvre noire. Un certain nombre d'entre elles, fatiguées par un long trajet, se posèrent sur le sol où elles furent rapidement attrapées et transformées en un savoureux dîner. 

Chaque jour, sauf le jour du shabbat, la même chose attendait qu'ils la ramassent. Ils pouvaient la manger crue ou la faire cuire. Dieu leur dit de ne ramasser que la quantité nécessaire pour les repas d'une journée, sauf le sixième jour où ils devaient en ramasser pour deux jours. Cela signifiait que personne n'avait besoin de travailler le jour spécial réservé à Dieu, le sabbat.
De l'eau, de l'eau... Les gens ne pensaient qu'à cela. C'est pénible d'avoir faim quand on est fatigué et qu'on chemine à pied dans la chaleur, à travers une région sèche et grillée par le soleil ; mais c'est encore bien pire d'avoir soif. 

Depuis trois jours, le peuple d'Israël se traînait péniblement sans trouver d'eau fraîche, aussi leur joie n'eut-elle pas de borne quand ils aperçurent une mare d'eau tranquille. Les premiers se précipitèrent pour boire mais aussitôt, sur leurs visages, l'empressement fit place au dégoût. L'eau avait un goût horrible ! 
« Fais quelque chose, Moïse », supplièrent-ils, et Moïse demanda l'aide de Dieu. Dieu lui montra un morceau de bois à proximité, et Moïse le jeta dans l'eau. Le goût disparut et ils purent tous boire l'eau. Bien trop vite, il fallut à nouveau démonter les tentes et se remettre en route. A l'endroit de leur campement suivant, il n'y avait pas d'eau du tout.

Moïse. « Donne-nous de l'eau », lui dirent-ils avec des menaces. « Pourquoi nous avoir conduits ici pour y mourir de soif ? »
« Que puis-je faire avec ce peuple ? » demanda Moïse à Dieu. 
« Prends ton bâton », dit Dieu, « et va avec les chefs du peuple jusqu'à un rocher que je te montrerai. Frappe ce rocher de ton bâton. » 
Moïse fit exactement ce que Dieu lui avait dit. Quand il frappa le rocher de son bâton, de l'eau fraîche et claire en jaillit, se déversant abondamment pour désaltérer tout le peuple et étancher sa soif. Combien Moïse souhaitait que les Israélites retiennent que Dieu pouvait s'occuper d'eux ! 

Le peuple d'Israël poursuivit son périple  jusqu'à ce qu'il atteigne la montagne où Dieu, d'un buisson en feu, avait parlé à Moïse la première fois. Dieu avait promis alors à Moïse qu'il l'aiderait à conduire le peuple à cette même montagne, et il avait tenu sa promesse. Tandis que le peuple d'Israël installait son campement, Moïse gravit la montagne pour que Dieu puisse lui parler.
« Dis aux Israélites », déclara Dieu, « que j'ai veillé sur eux de la même manière qu'une mère oiseau veille sur ses oisillons. Je continuerai à prendre soin d'eux, mais eux, de leur côté, devront m'obéir. 

Fin

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