Le Pays des chiens

Il était une fois un Roi qui avait un fils. Le jeune homme était toujours malade, si bien que les médecins ne savaient plus quoi faire ; un voyage en mer lui fut recommandé. Ainsi, le Prince embarqua sur un navire avec quatre ministres.

Durant le voyage, une grande tempête s’éleva ; les nuages étaient si épais que l’équipage ne voyait plus le chemin. Ils virent arriver des chiens des mers qui les attaquèrent et finirent par s’emparer d’eux.

Le premier jour, les chiens mangèrent un ministre. Le lendemain, ils mangèrent un autre ministre. Le troisième jour, un autre ministre encore fut mangé. Enfin, ils mangèrent le dernier ministre.

Le Prince fut épargné, car il était trop maigre. Sur décision des chiens des mers, il fut engraissé puis, après quelques temps, ils voulurent le tuer. Le Prince se défendit face aux gardes du Roi chien. Surpris par le courage du Prince, le Roi chien dit : « Tu épouseras ma fille. Si tu refuses, tu seras mangé, tout comme tes misérables compagnons ! » Ainsi, le Prince épousa la princesse pour être épargné, bien qu’il la considérait davantage animale qu’humaine.

Comme la fille du Roi chien était souffrante, le Prince apprit rapidement que la coutume de ce pays voulait qu’à la mort d’un des époux, l’autre était enseveli avec. Ainsi, à la mort de la fille du Roi chien, le Prince fut enseveli avec un grand morceau de pain, de l’eau, ainsi qu’une petite chandelle pour qu’il ne meurt pas tout de suite.

Au bout de quelques jours, le Prince se rendit compte d’une présence. C’était une femme, elle aussi avait été mariée de force à un chien des mers et avait été ensevelie avec son défunt mari chien.

Peu après, il y eu quatre jours et quatre nuits de pluie, faisant ramollir la terre. Le Prince et la femme eurent l’idée d’entasser des pierres et d’en faire une échelle pour sortir du tombeau. Ils y parvinrent et coururent sur la plage ; ils y aperçurent un navire. La jeune femme reconnut un des navires appartenant à son père et lui fit des signes. Ils étaient sauvés.

En arrivant à la ville de la jeune fille, personne ne la reconnut, quant au jeune homme, il était tout simplement étranger aux habitants de la ville. La jeune femme se mit à coudre et le Prince vendait les étoffes et autres vêtements que la jeune fille confectionnait, en ville.

Un jour, une dame vit une des étoffes de la jeune fille et se mit à pleurer. « Comme cette étoffe ressemble à celles que faisait ma fille. Qui l’a faite ? » s’exclama-t-elle. Elle acheta l’étoffe et fit promettre qu’on la mènerait à la femme qui l’avait confectionné, en échange de quelques pièces supplémentaires.

La jeune fille et le Prince acceptèrent de la rencontrer et se rendirent chez cette dame. Dès que la jeune fille vit la dame, elle sut qu’il s’agissait de sa mère. Elle se jeta dans ses bras et lui conta toutes les horribles choses qui lui étaient arrivées.

Rassurée et consolée, la jeune fille présenta le Prince à sa mère, en lui disant qu’elle voulait qu’il devienne son mari. Le Roi fut lui aussi averti de la bonne nouvelle et, rassuré que son fils soit en vie, il bénit l’union de ces deux jeunes gens. Ainsi, ils vécurent heureux.

Fin

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