Le Rossignol et l'Empereur

Il était une fois, il y a bien longtemps, un Empereur de Chine qui ne sortait jamais de son palais ni de ses jardins. Jamais il n’en sortait.

Un jour, l’Empereur entendit le chant d’un rossignol en-dehors de son palais et de ses jardins. Son chant était si beau que l’Empereur en fut ému aux larmes. « Gardes, gardes ! Courez me chercher ce rossignol et ramenez-le moi ! » ordonna l’Empereur.

Les gardes s’en allèrent à la recherche du rossignol chantant. Très vite, ils le trouvèrent et l’amenèrent à l’Empereur. L’Empereur les récompensa généreusement et était ravi d’avoir un rossignol qui chantait aussi bien.

Quelques temps plus tard, l’Empereur commençait à se lasser de son petit protégé. « Chante ! » lançait-il parfois au rossignol. Malheureusement, l’oiseau commençait à être fatigué. « Chante ou je te ferais rôtir ! » Mais l’Empereur ne voulait pas lui faire de mal : après tout, qui lui chanterait des airs, s’il le tuait ?

Voyant la colère de l’Empereur, un artisan construisit un rossignol mécanique, couvert de rubis et de diamants, capable de chanter lui-aussi, puis vint présenter son travail à l’Empereur. « Votre Majesté, voici un rossignol mécanique ; il chante aussi bien que le vrai ! »

En le voyant, l’Empereur fut séduit par la machine qui imitait le rossignol. Il serait capable de chanter aussi longtemps que l’Empereur le souhaitait, sans ressentir de fatigue. Il chassa donc le vrai rossignol.

Pendant des années, le rossignol aux rubis fit la joie de l’Empereur et du royaume entier. Cependant, le rossignol mécanique se dégradait de jour en jour et finit par se détruire. De son côté, l’Empereur était tombé gravement malade et s’ennuyait du rossignol.

Alors que l’Empereur était allongé sur son lit, à l’agonie, il entendit un bruit à sa fenêtre ; c’était le rossignol qu’il avait recueilli dans son palais il y longtemps ! « Oh mon précieux ami, comme tu m’as manqué… » fit l’Empereur, souriant.

Le rossignol se mit alors à chanter pour l’Empereur et ce dernier fut si heureux d’entendre son vieil ami, qu’il fut guéri et se promit de ne plus jamais mettre à mal autrui.

Fin

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