Le Vilain Petit Canard

Dans une mare, une maman cane s’impatientait en couvant ses oeufs. « Quand mes petits vont-ils enfin pointer le bout de leur bec ? »

Tous les oeufs finirent par éclore. Tous, sauf le plus gros. Les canetons étaient tous adorables et la maman recevait plein de compliments des autres animaux de la mare. Les jours passèrent et le dernier oeuf finit par se briser. Mais le petit ne ressemblait à aucun de ses frères et soeurs. Il était grand, noir et laid.

La cane décida de présenter ses enfants à la Vieille Cane, qui était très respectée de tous. Sur le chemin, les poissons, les grenouilles et mêmes les poules, se moquaient du pauvre petit vilain canard. Même ses frères et soeurs le laissaient à l’écart et refusaient de jouer avec lui. « Si seulement le chat pouvait te manger ! »

La famille arriva devant la Vieille Cane qui ne put retenir son effroi en voyant le rejeton. « Il n’est guère réussi ! Si seulement on pouvait abandonner les enfants laids… »

Rejeté de tous, il s’enfuit et trouva refuge dans une petite chaumière où vivait une vieille femme avec son chat et sa poule. Il y faisait bon, et le caneton réussit à se réchauffer. Mais les deux animaux qui logeaient là ne lui portaient que peu d’attention et le petit canard se sentait bien seul. « Tu ne sais ni ronronner ni pondre, tu n’es bon à rien, alors cesse tes lamentations.»

Le petit abandonné quitta le logis et s’installa dans un coin de la mare. Mais il faisait froid et le vent glacial gelait ses ailes. Grelotant, il s’approcha un jour d’un groupe de cygnes. Il admirait leur beauté et leur élégance. Si seulement il pouvait leur ressembler, la vie serait bien plus belle. Répugnés par sa laideur, les oiseaux blancs allaient sûrement l’attaquer et ils n’aurait plus à souffrir du regard des autres.

A son étonnement, les cygnes nageaient dans sa direction et le contemplaient. Gêné, il baissa la tête. Il vit alors son reflet dans l’eau, qui n’était pas celui d’un vilain petit canard, mais celui d’un grand et majestueux cygne blanc.

Dès lors, tous les animaux enviaient sa beauté et recherchaient sa compagnie. Seule son apparence physique avait changé mais le coeur du caneton demeurait le même, pur et humble.

Fin

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